Quincy, un peu d'Histoire...

Plus tard, à la fin de l’Empire Romain, Quincy a été traversé par les invasions barbares. La preuve du passage des Alains, un peuple nomade venu de Scythie (au nord de la Mer Noire et à l’est de la Mer Caspienne) qui a ravagé la Gaule et l’Espagne au V ème et VI ème siècle, se retrouve dans le toponyme du hameau de « Villalin », « Villa Alani »…

Dans un acte de 697, sous le règne du roi mérovingien Childebert III, le nom de Quinciacus, qui deviendra plus tard Quincy, est mentionné parmi les dépendances d’un monastère de femmes de Limeux. En 703, Quincy est cité dans la liste des biens du prieuré de Limeux qui se retrouvent propriété de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés.

En 1121, une bulle du Pape Callixte II, recopiée dans le Cartulaire de Saint Pierre de Vierzon (manuscrit latin conservé à la Bibliothèque Nationale de France), confirme la dépendance des églises de Quincy et de Preuilly à l’abbaye Saint-Pierre de Vierzon.

A la fin du XIVe siècle le nom des premiers seigneurs de Quincy apparaît dans un « aveu »  (déclaration écrite valant preuve sur la composition d’un bien lors de sa transmission dans l’ancien droit). On y apprend que deux frères, Jacquelin et Johannet Trousseau, fils d’un bourgeois de Bourges, possèdent l’Hôtel de Quincy. Johannet meurt en 1380, Jacquelin en 1410. C’est Pierre Trousseau, l’un des fils de ce dernier, qui hérite de la terre de Quincy. Il fut chanoine et archidiacre de Saint-Etienne de Bourges, archidiacre de Notre-Dame de Paris, conseiller et maître de requêtes de l’hôtel du roi, évêque de Poitiers puis promu au siège métropolitain de Reims en 1413 et, en cette qualité, il devient duc et pair de France. Il est inhumé à Bourges dans la chapelle qu’il fit construire à la cathédrale. Il lègue Quincy à son frère, Jean Trousseau, mais on perd ensuite la trace du devenir de la propriété qui change de main.

Le vitrail de la famille Trousseau éclaire une chapelle fondée par Pierre Trousseau, chanoine de la cathédrale. Il est daté des années 1400-1405. C'est là encore la présentation à la Vierge et à l'Enfant d'une famille (donateur, parents du donateur, frères et sœur du donateur). Détail donateur à prendre

A sa mort, Anne-Louis Pinon (1720-1787), II ème du nom, fils aîné du précédent, devint à son tour chevalier et vicomte de Quincy. Il occupa des fonctions importantes et devint président à mortier du Parlement de Paris. Sa fortune est considérable puisqu’à sa mort, sa veuve, Agnès-Catherine Le Boulanger, fit l’acquisition d’un bel hôtel particulier situé place Royale à Paris.

Leur fils, Anne-Louis Pinon (1755-1833), 3ème du nom, suivit la même carrière et vit fastueusement à Paris (photo portrait sur livre ). Devenu chef de bataillon puis chef de division de la Garde nationale parisienne, il tente de défendre Louis XVI et une monarchie constitutionnelle, mais ne peut empêcher la chute du roi. Arrêté, il perd plusieurs proches et l'essentiel de sa fortune mais survit à son arrestation. Dans les années 1809-1810 il dispose encore de 10.000 frs de revenus annuels. Sous la Restauration, en 1818, son brevet de chevalier de Saint-Louis montre qu’il possède le grade de colonel de la 2ème Légion de la Garde nationale et porte le titre de vicomte de Quincy. Il vendit le château un peu plus tard. C’est le début d’une nouvelle page d’histoire pour le village.

Pendant la Seconde Guerre, situé à l’écart des combats, le village est néanmoins touché directement par le conflit. De juin 1940 à novembre 1942, la ligne de Démarcation traverse Quincy au niveau du Cher : le bourg est en zone libre, Villalin en zone occupée... Tous ceux qui ont des terres à entretenir ou du bétail à soigner doivent traverser quotidiennement le pont et présenter un Ausweiss (laisser-passer) (photo?) au poste de garde allemand installé à l’entrée. Des passeurs font parfois traverser directement la rivière à ceux qui ne disposent pas du précieux document… C’est une période difficile dont le souvenir nous est transmis directement par les témoignages conservés aux archives départementales et dans le roman d’Alain Duret, Les années froides, Paris, Pierre Belfond, 1986.

La période de l’après-guerre est signalée à Quincy par la construction du « foyer rural ». (photo façade et menu ?) C’est un architecte de Bourges, M. Salmon, qui en réalise les plans en 1947. La construction, très simple, présente une façade soignée dont la modénature appuyée souligne les reliefs et suscite des effets de lumière. En rupture résolue avec l’esthétique des bâtiments traditionnels en pierre de pays et l’architecture des maisons paysannes, l’édifice s’affirme comme un élément fort dans son environnement. Il est inauguré le 12 et 13 mars 1955 lors d’un plantureux banquet donné à l’occasion des Journées du Vin. Le foyer rural devient très vite le lieu de rassemblement et des festivités de la commune. Cela correspond à une période ou la vie locale est très animée et soutenue par l’activité des associations.

En 1955, la grande majorité des habitants de Quincy sont viticulteurs : sur 800 âmes on compte 250 récoltants. Mais la superficie moyenne des propriétés n’est que de 80 ares et les jeunes, attirés par les possibilités offertes par les industries régionales, quittent la terre. Le tissu social basé sur 250 familles vigneronnes se désagrège en l’espace de deux générations. Au cours des années 70, la mécanisation du vignoble et l’arrivée de viticulteurs d’origines diverses modifient fortement la structure sociale traditionnelle de la commune.

Aujourd’hui, nombreux sont les habitants qui n’appartiennent plus au milieu agricole et qui travaillent dans les villes voisines à Mehun-sur-Yèvres, Bourges, Vierzon ou même Issoudun. La commune conserve néanmoins son dynamisme : la construction de deux nouveaux lotissements, la rénovation de l’école, les aménagements sportifs, la reconstruction du pont, le maintient de certains commerces et les projets en cours contribuent à fixer une population qui apprécie son cadre de vie.